Affaire Karachi

L’affaire Karachi, ou affaire des frégates d’Arabie saoudite et des sous-marins du Pakistan, est une affaire d’État politico-financière qui concerne plusieurs contrats d’armement signés en 1994 : un qui prévoyait la vente par la France de frégates à l’Arabie saoudite et un autre sur la vente de sous-marins au Pakistan.

Ces contrats ont donné lieu à des commissions, dont certaines à des intermédiaires qui n’ont pas eu de rôle dans la signature des contrats. Après un oubli de cette affaire par la justice et les médias pendant une quinzaine d’années, une enquête est ouverte en 2010, suivie de trois ans d’instruction. Deux procès ont lieu en 2019 et 2021, et ont abouti à la condamnation de Ziad Takieddine et Abdul Rahman Al-Assir (intermédiaires), Dominique Castellan (PDG de la branche internationale de la Direction des constructions navales), Nicolas Bazire (directeur du cabinet du Premier ministre), Renaud Donnedieu de Vabres (chef de cabinet du ministre de la Défense), Thierry Gaubert (collaborateur du ministre du Budget Nicolas Sarkozy) et François Léotard (ministre de la Défense) pour abus de biens sociaux.

Une partie de ces commissions auraient, via des rétrocommissions, financé la campagne du Premier ministre français Édouard Balladur à l’élection présidentielle de 1995, toutefois le financement illégal de la campagne électorale n’a pas été établi par la justice.

Le lien supposé entre cette affaire politico-financière, et l’attentat du 8 mai 2002 à Karachi, au Pakistan qui a déclenché l'enquête aboutissant à cette affaire, reste hypothétique à ce jour, n'ayant encore jamais été prouvé.

Contrairement à d’autres affaires, celle-ci a eu un écho limité dans l’opinion du fait de sa complexité et de l’important délai entre les faits et les révélations[1].

  1. « Affaire de Karachi : la corruption au cœur de la République », Le Monde,‎ (lire en ligne)

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